Sur la terre des potiers de Cliou
Dans la Drôme, le village de Cliousclat possède une tradition des poteries utilitaires, notamment pour la ferme. Des passionnés perpétuent ce savoir-faire tout en le faisant évoluer.
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L’histoire peut parfois se lire en regardant les murs. Ceux de Cliousclat contiennent des tessons de poteries et parfois des récipients en terre cuite vernissée se mêlent aux pierres. Ce village de la Drôme, situé à l’ouest de Saulce-sur-Rhône, se visite à pied. Entre les maisons, des ruelles débouchent sur des jardins, d’agréables restaurants, et des espaces où sont exposées des céramiques aux signatures visuelles toutes différentes. L’art potier intimement lié à ce lieu attire des talents qui aiment transformer la terre et la décorer.
Cliou – ainsi surnommé localement – possède en son sous-sol une terre argileuse gris-vert. Comme elle ne donne aucun goût, elle est idéale pour conserver des aliments. Extraite à la pelle et la pioche de mars à septembre, elle est délavée, tamisée et décantée. Une fois l’eau évaporée, la terre peut être conservée et travaillée.
Potiers et paysans
Cette tradition populaire date de plusieurs siècles, et au milieu du XIXe siècle, Cliousclat comptait jusqu’à huit fours à bois en activité. Les potiers y cuisaient de la vaisselle, et tout un assortiment de contenants utilisés au quotidien par les familles. Avant l’avènement de l’aluminium et du fer-blanc, les fontaines à eau, pots du laboureur, les faisselles, pots à beurre, seilles de traite et biches à lait étaient fabriqués en terre cuite, en grandes quantités.
« En fouillant les registres communaux, nous avons pu lire que certains paysans avaient également une activité de potiers », indique Isabelle, cheffe d’atelier et décoratrice à la Fabrique de poteries de Cliousclat. Ce lieu fondé en 1903 par Marius Anjaleras, fils d’un agriculteur ardéchois, a été racheté par la municipalité en 2014 pour le préserver et poursuivre une production plus restreinte qu’autrefois. Dans l’atelier, Béranger s’applique à tourner une série de plats avec une régularité surprenante, tandis qu’Isabelle grave et peint délicatement des oiseaux et des fleurs. Sur le séchoir, patiente une kyrielle de contenants tous façonnés à la main. Une fois cuits à plus de mille degrés, ils sortiront vernissés, jaune, ocre, vert ou rouge brun.
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